- Début d'une nouvelle Fin ? -

Le canyon était un territoire splendide, aux paysages imprenables et aux couleurs chaudes. Il n’y avait pas meilleur endroit sur terre pour admirer les couchers de soleil, et lorsque la nuit tombait, c’était ici qu’elle se parait de ses plus belles couleurs. Malgré l’absence de végétation, il n’en restait pas moins un endroit sans pareil.

Ce n’était pourtant pas pour cela que le lieu se trouvait être celui de prédilection de l’Etalon Noir.
Un arbre, gigantesque, magnifique, qui se dressait au point culminant du canyon était en effet la raison pour laquelle Cosmos chérissait ce territoire plus qu’un autre.
Il n’y avait pas de mots pour traduire l’atmosphère qui régnait sur cette falaise surplombant toutes les terres.
Il n’y avait pas de mots pour décrire ce que ressentait Cosmos là haut.
Il n’y avait pas non plus de mots assez forts pour dire à quel point ils lui manquaient.

Proche de l’arbre, un tombeau, abritant deux êtres que l’étalon n’avait malheureusement pas prit le temps de connaître suffisamment. Et le Temps, aujourd’hui, ils n’en avaient plus…
Voilà plusieurs heures que l’imposant animal se tenait statique, le visage fermé, devant la tombe de ses parents décédés il y a de cela plusieurs années.
Il les sentait, là, sous ces pieds, réunis à jamais par un pacte intime et secret. Sans doute l’exemple d’Amour profond et véritable à citer…
Si seulement il avait pu en être de même avec Palma… Si seulement…

Seul, aujourd’hui, il était complètement seul, et dans cette nuit noire et compacte, il n’avait d’yeux que pour cet arbre. L’unique lien qui le relié encore à Love et Mirage.
La solitude pesait sur ses épaules, et la perte de tous ces êtres chers rongés son cœur à jamais meurtris.

° Pardon... °

[ Je peux ? ]

La jument pie marchait attentivement dans le creux du canyon.
Par cette nuit il aurait été préférable de ne pas continuer et de s'arreter mais elle n'était pas très rassurée a l'idée de passer la nuit ici.
Elle ronflotta ensuite doucement et s'arreta aussitôt.
Elle dirigea ses yeux vers une "tâche" plus sombre malgrés cette nuit.
Ses yeux s'étant un peu habitué a l'obscurité, elle pu reconnaître un cheval près d'un arbre, immobile, que pouvait il bien faire.
Elle l'observa un moment puis continua sa marche.
Elle fit quelques pas, mais curieuse comme elle est elle ne pu s'empecher de lancer un petit hénissement...

[ =) ]

Les oreilles casi-indépendante de Cosmos s’orientèrent vers des bruits de pas. Des sabots caressaient la roche de la falaise, mais il ignorait lesquels.
Sa tête, quand à elle ne pivota pas, et statut d’ébène dans la nuit profonde, il resta parfaitement immobile. Seule la brise semblait pouvoir animer son corps : ses crins se soulevaient lentement, ondulant telle l’herbe sur la plaine balayée par le vent.

Le petit hennissement qui s’éleva par la suite ne suffit pas à faire réagir l’Etalon Noir, qui se contenta de dilater ses larges naseaux dans un soupir de lassitude. Néanmoins, cet appel lui permit de déterminer le sexe du mystérieux individu. Apparemment, c’était une jument d’âge mûre.

Quelle importance ? Ce n’était pas Palma, dont le souvenir s’effaçait peu à peu de la mémoire de l’animal tant les années s’étaient succédées depuis son départ.

La jument grada fixement son regarda sur l'étalon en haut du canyon.
Jettant quand même de temps temps de regard autour d'elle, ce n'était pa svraiment rassurant.
Elle hocha ensuite sa tête et ronflotta doucement.
Décidemment, que pouvait il bien fixé a ce point ?
Elle lança un petit bruit bref puis avança de quelques pas..
Elle regarda un peu la falaise, il n'y avait aucun moyen de pouvoir le rejoindre, peut être vallait-il mieu ..

Il n’y avait plus d’avenir pour l’Etalon Noir, il lui semblait que sa vie était désormais derrière lui. Il n’avait pourtant pas plus de 9 ans… Mais la perte d’êtres chères vous vieilli à tel point qu’il devient impossible de vous donner un âge.
La douleur vous ronge, et lorsqu’il n’y a plus personne pour vous épauler, vous sombrez…

Cosmos sentait la présence de la jument au pied de la falaise, mais il ne daignait pas lui prêter la moindre attention. Ses yeux ne voyaient que cet arbre majestueux, que les années embellissaient, contrairement à lui qui s’effaçait de plus en plus de ce monde.

Oui, bientôt, il disparaitrait à son tour. Cet perspective, bien que terne, le soulageait quelque peu...
Il n'avait plus rien à faire ici.

La jument ne voyant aucune réponse de l'étalon laisa échapper un petit bruit et tourna les talons.
Elle ronflotta doucement et jeta un petit regarda vers cette arbres et l'étalon.
Elle s'allongea ensuite contre une des paroies bien fraîche déjà.
Elle redressa ses oreilles sous le froid mais une fois passer c'était bon...
Elle lança un petit (très petit ^^) hénissement puis posa son encolure sur ses antérieurs..

L’arbre frémit, ses branches grincèrent et ses feuilles claquèrent dans le vent. Il était tant pour Cosmos de partir.
Celui-ci fit volte face, et entreprit de descendre la falaise d’un pas lourd. La pente, abrupte et rocailleuse, s’effritait sous ses pas, mais il avançait, sûr de lui. Combien de fois l’avait monté et redescendu, depuis le jour ou il avait découvert ce lieux synonyme de tombeau pour ses parents ?
Il ne saurait le dire… Trop de fois sans doute. Trop de fois pour son cœur empli de regrets, qui hurlait de douleur à la vue de l’arbre, gardien du repos de Love et Mirage.

L’Etalon Noir ne tarda pas à arriver en bas. L’hennissement de l’inconnue lui fit alors tourner la tête.
Il la toisa d’un regard dur…

La jument avait suivie des yeux la progression de l'étalon des yeux.
Quand celui-ci la toisa bizarrement elle tourna la tête.
Elle ronflotta doucement puis rabaissa un peu ses oreilles.
Un peu mal a l'aise de la situation, n'aimant pas tellement être regardé comme le faisait l'étalon ^^

Immédiatement, la jument détourna la tête. Cosmos cessa alors de la regarder de haut pour s’intéresser au ciel étoilé.
Levant la tête, il pensa mélancoliquement à ses parents, une fois de plus.
Il se demandait si de la haut, Mirage et Love pouvait le voir. Il se demandait ce qu’ils pensaient de lui, s’ils lui en voulaient de les avoir en quelque sorte abandonné.
Enfin, il se demandait ou il serait et qu’est-ce qu’il ferait s’ils faisaient encore partis de ce monde. Sans doute resterait-il dans son coin, restreignant les rencontres avec ses géniteurs au strict minimum, exactement comme de leur vivant...

L’Etalon Noir soupira intérieurement, avant de reporter son regard sur l’inconnue.
Et elle, que faisait-elle ici ?

La jument sans regarder l'étalon se leva.
Elle s'ébroua doucement puis, enfin, regarda l'étalon.
Il semblait avoir perdu quelque chose ou quelqu'un...
La jument avança de quelques pas puis s'arreta.
Elle regarda autour d'elle puis l'étalon a nouveau..

La demoiselle en question se mit debout puis s’approcha de quelques mètres de l’étalon. Celui-ci la fixait durement, il n’aimait pas qu’autre que lui se trouve à cet endroit, si proche de l’arbre et de ses défunts parents.
Il le fit clairement comprendre à l’inconnue, non par des mots mais via son attitude froide et distante.

° Une trop grande confiance en sois est un handicap… Je pourrais aisément te le rappeler. °

Cosmos, statique, ne laissait rien transparaitre de ses émotions définitivement enfouies en lui. Néanmoins, l'étrangeère devait avoir deviné qu'elle n'était pas la bienvenue...

La jument fixa l'étalon et rabaissa un peu ses oreilles.
Elle ronflotta doucement mais ne bougea pas.
Elle regardait attentivemnet l'étalon...
Il ne désirait pas la voir ici, sur ce lieu précis, mais pourquoi ?
Et têtue comme pas possible, elle ne bougea pas..
Bien que sa puisse lui attiré des ennuis, elle était comme ça ^^

Le soleil n’allait pas tarder à se lever. D’ailleurs, l’horizon rougeoyait déjà, alors que les étoiles s’effaçaient peu à peu dans le ciel. La lune, elle, disparaissait, comme absorbée par une luminosité trop élevée, par un bleu trop clair, synonyme du petit matin.
Cosmos devait partir…

Ses naseaux ronflèrent lorsqu’il passa proche de la jument pie dont le nom lui était inconnu. Mais peu importe qui elle était, elle ne devait pas se trouver à nouveau là à son retour…
Car il reviendrait.
Il reviendrait, avec des regrets encore plus lourds, avec un cœur encore plus meurtris, car la vie ne pardonnait pas…
Le temps peut-être, lui, serait plus enclin à faire oublier les douloureux souvenirs de l’Etalon Noir, des souvenirs qui chaque jour lui rappelait qu’il n’avait jamais été là pour eux, ni pour personne.

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